Les textes indiens, qui ont pour auteurs missionnaires, marchands et aventuriers, n'appartiennent pas vraiment au departement litteraire. Ils s'inspirent les uns des autres. Avant me?me la diplomatie, le commerce, l'imposture, c'est l'epopee antique qui continue de souffler sur les latences creatives, ce serait, par exemple, la geste d'Alexandre qui se continue en geste d'union. Comme elle inspire arabes, persans, allemands, italiens, espagnols, elle inspire aussi les francais. Puis debordements de tresors mysterieux, manifestations de phe nomenes surnaturels, apparition de peuples etranges et de monstres, ascenssions vers les cieux, etc, rien ne manque a l'Inde fabuleuse. Avec le developpement des missions jesuites en Inde s'ebauchent les promesses d'une rencontre entre les deux moities du monde. A patir de la, de plus en plus, les poetes, limitant leur terrain d'inspirations a l'antiquite classique, commencent a puiser dans l'orient ce qu'elle-me?me y avait puise fort peu. Rabelais mentionne Ceylan et situe l'oracle de la Dive Bouteille pres de Catahy. Montaigne se livre a quelques reflexions sur les croyances et usages exotiques, dont il tire une lecon de scepticisme a l'egard des leurs. Mais il faut attendre les XVIIeme et XVIIIeme siecles pour que certains bouleversements s'operent chez les lettres, pour qu'on cesse de se contenter des lieux communs et redites livresques, pour qu'a l'indifference de routine succede une curiosite capable d'admiration. Le lent declin de la France aboutira en 1770 a la dissolution de la Compagnie de l'Orient. A mesure cependant que periclitent aux Indes les finances et la commerce, l'intere?t intellectuelle pour l'Inde s'avive et s'amplifie. La Fontaine apparai?t comme le premier ecrivain francais a avoir rencontre l'Inde a un certain niveau d'interiorite. On evoque, a propos d'un de nos plus purs classiques, une poesie elaboree au pays de l'hyper-romantisme, le Pancatantra qui a preside a la naissance de plusieurs de ses fables. Il s'en faut de beaucoup que cette dette soit aussi criarde que le dit La Fontaine. Sur les quatre-vingt-dix fables du second recueil, on s'accorde a reconnai?tre, - outre les pieces tirees d'ouvrages divers, inventees par l'auteur, ou inspirees par les evenements contemporains -, qu'une cinquantaine continue de se rattacher a la tradition esopique, et que vingt-cinq seulement sont de provenance orientale, parmi lesquels une douzaine remonterait directement au Pancatantra. Ensuite au XVIIIeme siecle, les philosophes francais, Montesquieu, Diderot, Voltaire surtout, ouverts a toutes les nouveautes, ne pouvaient pas l'e?tre moins a celles que leur ramenent d'Orient, Tavernier, Bernier, les Jesuites, les memoires d'erudition, les recits vecus, les recueils de voyages servant a l'etablissement de la Compagnie des Indes. Selon Jean Bies, cet Orient a portee de mains n'est pas seulement l'orient-pretexte qui servira de couleur local ou de couverture pimpante a la subversion, il est pris en soi et pour soi, comme terrain d'etudes et de reflexions, reservoir de references et d'eventuelles reponses. Ce que Voltaire apprecie le plus dans la religion hindoue, c'est qu'elle est simple et raisonable, elle est le culte pur d'un e?tre supre?me degage de toute superstition et de tout fantasme. Ce n'est qu'ensuite qu'elle degenerera en polytheisme, mais la reputation de saintete que s'est faite l'Inde n'est pas usurpe. Donc Volataire voit dans le catechisme indien le plus beau monument de toute l'antiquite.
Ⅰ. 서론 Ⅱ. 인도 사상의 영향과 프랑스 중세문학 Ⅲ. 17세기 우화와 서민 교육 : 라 퐁텐La Fontaine과 『판차탄트라Pancatantra』를 중심으로 Ⅳ. 계몽주의 사회의 문화적 교훈과 인도 철학 : 볼테르Voltaire를 중심으로 Ⅴ. 결론 참고문헌 〈Resume〉