알제리 만화의 역사는 1962년 알제리 독립 이후로부터 본격적으로 시작되었고, 1980년대로 대변되는 영광의 시절을 거치며 슬림과 아흐메드 하룬과 같은 만화계의 거장들을 배출했다. 그러나 테러리즘이 창궐하게 된 암흑기인 1992년부터 암흑의 시기를 맞이하면서, 그리고 많은 훌륭한 만화가들의 죽음으로 인해 알제리 만화가들은 그나마 스스로 터득했던 표현 기법들을 대부분 상실했다. 게다가 생존한 다른 만화가들이 자국을 등지고 프랑스나 미국 등으로 이주해 활동하게 된 탓에 만화 매체의 성장 과정은 잠시 단절된다. 이같은 상황에서 2008년에 열린 알제 국제 만화 페스티벌 FIBDA는 알제리 만화의 부흥기를 상기시키고 이를 통해 다시금 알제리 만화에 힘을 불어넣을 수 있다는 희망을 보여주는 축제였다고 할 수 있다. 이 행사 속에는 그간 알제리 만화가 겪어 온 온갖 고난과 자유를 향한 갈구가 담겨 있다. 여기에는 또한 만화 매체에 대한 독자들의 기대와 열정이 반영되었고, 매해 알제리를 찾는 젊은 작가들과 그들 작품과의 만남을 통해 이 희망과 염원은 비로소 결실을 맺어가는 듯하다. 유럽권 국가들에 비해 만화 산업의 판로가 원활하지 않은 마그레브 지역에서, 알제리 만화는 신세대 작가들의 도전정신과 더불어 만화계의 진정한 자주적 독립을 꿈꾸고 있다. 이러한 활동들에 힘입어 2013년, 앙굴렘 국제 만화 페스티벌에서는 알제리의 역사를 함께 이끌었던 50년간의 알제리 만화사를 회고하는 특별한 장을 마련하였다. 또한 같은 해 4월에는 아랍 세계 문화원(Institut du Monde Arabe)에서, 독립 이후로부터 잠깐의 전성기였던 1980년대를 뒤이은 만화의 암흑기까지의 알제리 만화의 역사를 전시한 바 있다.
Derrière l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, il y avait de jeunes Français d’origine algérienne. Cet événement tragique ne s’est pas seulement terminé par la mort des criminels, mais est devenu aussi une source de débats. Le sujet principal des discussions qui ont suivi traitait de la liberté d’expression et on a discuté, divisé en deux camps, les ‘Charlie’ et les ‘anti-Charlie’, pour savoir si cette liberté d’expression a lieu d’être lorsqu’elle provoque chez certains un sentiment d’humiliation ou de mépris.
Dans ce contexte, nous poserons ces questions : existe-t-il une sorte de bd algérienne apparentée à Charlie Hebdo? Jusqu’où va la liberté d’expression quand il s’agit d’images visuelles en Algérie ? De ce point de vue, nous allons examiner la naissance de la bd algérienne et son actualité, en investiguant le processus d’établissement d’une identité à travers ce médium.
La bd algérienne renaît en fait d’un passé dense et agité. Dès l’indépendance du pays en 1962, elle avait connu ses pionniers, notamment Slim et Ahmed Haroun, qui avaient fait de l’Algérie le phare du 9e art au Maghreb. Après un âge d’or dans les années 1980, la bd algérienne s’est éteinte dans les années 1990. Les années noires du terrorisme, à partir de 1992, ont bouleversé toute la création dans le pays. Plusieurs caricaturistes et dessinateurs ont été assassinés. Le seul moyen de survivre était alors de s’exiler.
A la fin des années 2000, la bd algérienne renaît lentement de ses cendres, notamment grâce au FIBDA (Festival International de la Bande Dessinée d’Alger) créé en 2008. Ce festival voit apparaître de jeunes auteurs qui ont pour ambition de faire revivre une bd populaire, tels Said Sabaou et Salim Brahimi. Ils passent souvent par la case manga et créent un nouveau style intitulé ‘DZmanga’, autrement dit le manga algérien – DZ est l’abréviation de Djazaïr. Après le grand succès du FIBDA 2013, une exposition au festival d’Angoulême de 2013, a retracé 50 ans d’histoire mouvementée de la bd en Algérie, de même qu’une autre exposition s’est déroulée à l’Institutdu Monde Arabe en avril 2016. Indépendance, années 80, « décennie noire » (années 90), toutes ces périodes ont fortement marqué le 9e art algérien qui a souffert mais qui est toujours debout.
Revenons maintenant aux premières questions soulevées dans notre article. À travers l’examen de l’histoire de la bd algérienne, nous pouvons arriver à cette conclusion : les causes à l’origine de l’attentat contre Charlie Hebdo ne venaient pas seulement du conflit entre culture islamique et culture française, mais aussi des questions autour de la liberté d’expression. C’est-à-dire que cet événement révèle l’opposition entre les gens qui protègent la liberté d’expression totalement et ceux qui n’en veulent pas ou ne la conçoivent que limitée, au-delà de tout conflit dérivé de questions de religion ou de race. L’histoire de la bd algérienne nous montre bien l’histoire de la révolte contre la pression politique et pour la liberté d’expression. Les dessinateurs algériens avaient résisté pour préserver cette liberté dans l’ombre de l’histoire. Comme dans la bataille d’arguments entre « Charlie » et « Anti-Charlie », la question du degré de permissivité pour la liberté d’expression n’est en réalité pas claire. Cependant, au vu du passé et du potentiel de la bd algérienne, il semble que son avenir peut être envisagé avec optimisme.