La Mort de Balzac, ou destin d’un ‘écrivain moderne’, ses splendeurs et misères L’objectif de ce travail est de réfléchir sur ‘la mort de Balzac’, surtout sous l’angle du ‘destin d’un écrivain moderne, ses splendeurs et misères’. Ce qui évoque déjà les champs vastes de ce sujet-là et ses intérêts particuliers aussi, eu égard à sa vie biographique exceptionnellment fluctuante, immense et volcanique. Ainsi que son monde littéraire, La Comédie humaine, si vaste, inépuisable et admirable aussi, comme une représentation de la France moderne. Ce qu’on remarque d’abord vis-à-vis de sa mort, c’est un contraste extrême entre ses ‘splendeurs et misères’, lesquelles sont l’expression favorite de Balzac lui-même. Voilà le premier point qu’il faudrait signaler en étudiant sur sa mort, dont les traits ressemblent d’une certaine manière fort à celle de Napoléon, au sens où le contraste de ses gloires et chutes est aussi extrême, comme le sait tout le monde. Si l’on en prend un exemple, les misères de celui-ci qui se précipite à Paris, comme un féroce blessé et chassé, après l’échec fatal de la campagne de la Russie en hiver de 1812 sont presque égales à celles de Balzac, qui revient à Paris en tombant malade de mort de son 2ème et dernier voyage à Verkhivnya en Ukraine, où réside Eve de Hanska, cette ‘rose’ que cherche ‘Balzac-bengali’ durant presque 18ans, depuis 1832. Et ce sont ces aspects manifestement contrastés- gloire et infortune -de sa mort qu’on a essayé d’approfondir dans ce travail en cherchant les deux routes qu’on y a nommées ‘Route de Balzac-Hanska’ et ‘Route de Napoléon’. A travers l’exploration de ces deux routes trans-euro/russes, assez semblables et communément tragi-glorieux, qu’on se rend compte encore des réciprocités de Balzac et de la modernité, en somme comme le milieu de sa vie et de sa création littéraire. Voilà le 2ème point qu’il faut souligner dans cette étude sur la mort de Balzac. En effet les signes culturels de la modernité qu’on peut saisir dans son discours littéraire, surtout dans Lettres à Mme Hanska, sont tellement intéressants, par exemple, le train et les chemins de fer qu’il utilise pour faire les voyages à la recherche de son ‘Etoile du nord’. Grâce à quoi on y remarque le contraste du progrès de la civilisation moderne entre l’Europe de l’ouest, où Balzac prend le train moderne, et de l’est, où il utilise par contre le véhicule hippomobile, c’est-à-dire traditionnel. En somme, Balzac et son destin, dont les splendeurs et misères sont d’extrême contraste, sont au fond influencés par le milieu de son époque moderne, autrement dit les aspects fortement contrastés de sa mort sont en partie parallèles avec l’ambivalence- positive et négative- de la modernité. Et ce travail, amorcé par une lecture de La Mort de Balzac d’Octave Mirbeau, quelle qu’en soit la véracité, et un sentiment décevant vis-à-vis de la démarche de Mme Hanska aux alentours de la mort de celui-ci, son mari, est focalisé en grande partie sur la dépistage des itinéraires de voyages en Russie et Ukraine de Balzac. Les ‘grands voyages’ qu’on a nommés ici se réalisent 3 fois au total, dont une fois pour Saint-Péterbourg (1843), 4,000km de Paris, et deux fois à Verkhivnya (1847-1850), 3,400km. Après ces voyages trop lointains, que peuvent faire ou rêver uniquement les hommes de volonté terrible tels que Napoléon ou Balzac, il y a 170 ans environ, ce grand écrivain, ‘Balzac-bengali’, meurt en laissant ‘Eve-rose’ toute seule au milieu de Paris, ville étrangère, qui a tout quitté ou plutôt abandonné, Ukraine, son pays, et son château de Verkhivnya, y compris sa famille polonaise, aristocratique et privilégiée. Voilà le 3ème point de ce travail, qui se focalise sur l’exploration des 3 grands voyages de Balzac, trans-frontaliers et trans-européens ou même trans-continentaux, par lesquels il tente au risque de sa vie la quête de son amour absolu, quoiqu’il ne soit que fantasmagorique ou rien d’autre qu’une illusion perdue. D’une certaine façon, c’est grâce â cette réflexion fragmentaire qu’on comprend une partie des signes et codes transculturels de l’Europe de l’ouest et de l’est, qui peuvent être éventuellment peu familiers.